20 mai 2008
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Avant-première du film Persepolis.
Marjane Satrapi a adapté sa bande dessinée sur la Révolution islamique en Iran. Dans ce film d'animation en noir et blanc au graphisme somptueux, elle évoque, toujours sur un ton humoristique et poétique, son destin de sa naissance en Iran à son arrivée en France en 1992. L’histoire commence par son enfance joyeuse en Iran, choyée par des parents modernes, cultivés et communistes. Elle est particulièrement liée à sa grand-mère, rebelle et « pas sa langue dans sa poche » ! En 1978, elle s’exalte pour la chute de Chah et l’instauration d’une République.
Hélas, c’est la liberté toute nouvelle s’avère fragile : la fameuse république est en fait islamique avec ses "commissaires de la révolution" qui contrôlent tenues et comportements. Bientôt, la longue guerre de 8 ans contre l'Irak entraîne bombardements, privations, et disparitions de proches. La répression intérieure devient chaque jour plus sévère. Les parents de Marjane ont peur pour leur fille et arrivent à l’envoyer en Europe, à Vienne en Autriche.
Hélas, en Occident, la petite fille sera trimballée de foyer en foyer, mais au passage, rencontrant des personnes plus excentriques les unes des autres (punks, sœurs catholiques, écrivain libertin, anarchiste homo …) et se confrontant à une culture si étrange qui la regarde avec pleins de préjugés.
L’escape de Vienne se termine presque mal, mais heureusement, ses parents sont toujours là. Elle rentre donc au pays, en essayant de vivre « normalement ». C’est hélas, trop dure, tant des événements tout aussi dramatiques ont eu lieu pendant son absence (emprisonnements, exils, oppression des femmes par le pouvoir religieux…).
Son destin ne sera pas d’être une femme soumise en Iran, mais rebelle en Occident. La gravité des sujets exposés et la curieuse vie de l’héroïne passent très bien, grâce à un humour et un regard satirique omniprésent. Les clins d’œil sont nombreux comme la présence de cigarettes tout le long du film.
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